jeudi 29 décembre 2011

Saartjie Baartman (~1789–1815)

D'autres commentateurs diraient : «DAT ASS!!!». Je vais me garder une petit gêne.
La curieuse histoire de cette femme issue du peuple Khoïkhoï, dans le sud de l'Afrique, est à la fois intrigante et troublante. Amenée à Londres comme esclave en 1810 par Hendryck Caesar, celui-ci la vendit rapidement et elle devint un phénomène de foire fort couru de l'époque. Comme bon nombre des membres de son peuple, elle possédait un postérieur d'une rare envergure, phénomène connu sous le nom de stéatopygie. La chose attirait la curiosité des Européens, peu habitués au contact des Noirs d'Afrique, considérés à l'époque comme une race inférieure.

Tant les artistes que les scientifiques s'intéressèrent à son physique hors du commun, qui outre un gigantesque derrière, l'avait pourvue d'organes génitaux hypertrophiés. Stephen Jay Gould, historien, précise que ses petites lèvres s'étendaient de trois ou quatre pouces lorsqu'elle se tenait debout.


Loin d'être l'animal exotique qu'on aurait voulu qu'elle demeure, Baartman parlait trois langues et possédait une réelle aptitude aux relations sociales. Du moins, c'est ce qu'on pourrait déduire de son témoignage en cours lorsqu'on tenta de démontrer qu'elle avait été amenée à être trimbalée et présentée publiquement contre son gré. Elle nia avoir été contrainte à le faire et assura que la moitié des profits du spectacle lui revenaient, mais on ne saurait être moins certain quant à l'existence ou non de contraintes ayant mené à ces déclarations.


Une fois la curiosité assouvie, le public délaissa Saartjie Baartman — dont le prénom signifie «petite Sarah» et le nom d'origine était Sawtche — et celle-ci termina ses jours en vivant de prostitution.


Les causes de son décès, le 29 décembre 1815 a l'âge approximatif de 26 ans, demeurent nébuleuses. On parle d'un possible cas de variole.


Des parties de son corps ont été exposés à Paris jusqu'en 1974, et le public pouvait donc constater les diverses particularités de celle que les Français ont surnommée la Vénus Hottentote. Ce n'est qu'en 2002 que ses restes furent restitués à l'Afrique du Sud par la France.

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