mardi 18 octobre 2011

Séjan (-20–31)

Séjan n'était pas disponible lors de la photo.
On remonte assez loin pour vous raconter l'histoire de Séjan, qui fut préfet du prétoire de l'empire romain sous Tibère, des années 15 à 31 après... ou plutôt pendant Jésus-Christ.

Au moment où Tibère, deuxième empereur romain, accéda au trône, il désigna Séjan, fils d'un ami du nouvel empereur, au poste de préfet du prétoire. Dès ses premières années en poste, le préfet fit tout en son pouvoir pour isoler Tibère, espérant ainsi accroître sa propre influence sur l'exercice du pouvoir.


Cet homme était un sale coquin.


Drusus, le fils de l'empereur, n'était pas dupe et renifla rapidement le manège de l'homme de confiance de son père. À la suite d'une querelle à ce sujet, au cours de laquelle Drusus gifla Séjan, ce dernier se promit d'éliminer son rival sournoisement.


Il séduisit donc Livilla, épouse de Drusus, qui devint sa complice dans son funeste dessein, et il s'adjoignirent l'aide du médecin de Drusus et un esclave du nom de Lygdus. Le plan était d'une rare fourberie...


En l'an 23, au cours d'un repas, à force d'insinuations, Séjan parvint à convaincre l'empereur que son fils avait glissé du poison dans son verre. Tibère, méfiant, demanda à échanger son breuvage contre celui de Drusus, qui accepta sans hésitation, sachant qu'il n'avait pas tenté d'empoisonner son père.


Le plan marcha comme sur des roulettes : l'échange vit le poison passer entre les mains du fils, qui mourut peu de temps après. Tibère demeurera persuadé que Drusus, honteux et sachant son attentat éventé, avait accepté de prendre son verre pour se suicider.


L'objectif ultime du préfet était bien sûr d'éliminer tous les obstacles qui lui permettraient au final d'être empereur à la place de l'empereur. Son ambition allait éventuellement le perdre...


De manigances en subterfuges, Séjan acquit de plus en plus de pouvoir jusqu'à se croire au dessus de toute menace. Tout règne tire un jour à sa fin, semble-t-il, car Tibère, en 31, finit par réaliser que son préfet n'était pas le fidèle allié qu'il semblait être. L'empereur vint à découvrir que Séjan préparait un complot visant à le renverser, et c'est ce qui mit fin à la carrière du préfet.


Tibère et ses proches reprirent contrôle des troupes qui avaient, jusque là, suivi Séjan, pendant que celui-ci, insouciant s'était fait annoncer qu'il recevrait bientôt une promotion de la part de l'empereur. Il hérita plutôt d'une condamnation à mort pour haute trahison.


On l'étrangla expéditivement en prison, le 18 octobre 31 — d'où la raison pour laquelle cette histoire vous est racontée aujourd'hui.


Le cadavre du traître fut laissé dans les escaliers des Gémonies pour y être injurié par le peuple, après quoi on le traîna à travers les rues de Rome pour aller le jeter dans le Tibre.


Ce n'est que plusieurs jours plus tard que Tibère put prendre connaissance de toutes les exactions de son ancien lieutenant scélérat, que la femme de ce dernier avait pris le soin de consigner par écrit avant de s'enlever la vie.


On raconte, en guide d'anecdote, qu'une des filles de Séjan fut également condamnée à mort, pour une raison inconnue. Cependant, comme la fille était vierge, la loi romaine interdisait au bourreau de procéder à l'exécution. Pragmatique, celui-ci la viola, ce qui régla l'imbroglio légal, lui permettant ainsi de la tuer.


Note : Ce qui précède est largement inspiré de l'article Wikipédia au sujet de Séjan, avec quelques ajouts d'autres sources.

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