lundi 18 juin 2012

Rodney King (1965–2012)

«Can we all just get along?» -Rodney King
(photo : Shannon Stapleton/Reuters)
Rodney King n'est pas mort en 1991. C'est le 3 mars de cette année qu'il fut la victime d'une violente attaque de la part de quatre officiers de la police de Los Angeles qui tentaient de l'arrêter à la suite d'une poursuite en voiture qui s'était étirée sur environ treize kilomètres. Des policiers avaient d'abord tenté de l'intercepter pour excès de vitesse. Selon King, il avait refusé de s'arrêter car il conduisait en état d'ébriété, ce qui aurait été une violation de ses conditions de libération conditionnelle d'une peine reçue précédemment pour vol...

Officiellement, ce sont 56 coups de matraque et six coups de pied, en plus de deux charges de pistolets à décharge électrique, qui lui furent imposés, le laissant avec une mâchoire fracturée, une cheville cassée et des lacérations ayant nécessité vingt points de suture. Le procureur de l'État de Californie déposa des accusations contre les officiers Stacey Koon, Laurence Powell, Theodore Briseño et Timothy Wind pour leur utilisation abusive de la force lors de cette intervention, qui fut filmée par un citoyen des environs et diffusée partout dans le monde depuis.


Leur acquittement, en 1992, fut l'élément déclencheur des émeutes qui marquèrent ce printemps à Los Angeles, qui menèrent à 53 morts, plus de 2000 blessés, ainsi qu'à l'intervention de l'armée américaine. Une poursuite fédérale envoya finalement les officiers Koon et Powell en prison, acquittant de nouveau les deux autres.


Et Rodney King, dans tout ça? Outre sa poursuite au civil contre la ville de Los Angeles en lien avec l'agression, qui lui rapporta 3,8 millions de dollars, et de multiples arrestations souvent reliées à sa consommation d'alcool, on n'en entendit pas beaucoup parler ces vingt dernières années. Or, sa femme l'a retrouvé mort au fond de sa piscine samedi dernier, le 16 juin. L'enquête, jusqu'à présent, a permis à la police de conclure qu'il ne s'agit probablement pas d'un meurtre. Les résultats de l'autopsie sont attendus pour en savoir davantage.


En ces temps de tumulte à Montréal et à Québec — rien à voir avec les émeutes de 1992 à LA, on s'entend —, où le travail de la police est parfois critiqué en raison de possibles abus, cette histoire méritait un petit billet. Elle est demeurée un symbole dans la lutte contre la brutalité policière à travers le monde.

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